Bienheureux Luigi Orione, de Pontecurone (Alessandria), décédé le 12 Mars 1940 à Sanremo (Imperia) à l’âge de 67 ans; 36 de profession et 44 de prêtrise. Le Pape Jean Paul II l’a déclaré ‘Bienheureux’ le 26 Octobre 1980.

De l’homélie du Pape à la messe de béatification (1980)

«Le Père Luis Orione nous paraît comme une merveilleuse et géniale expression de la charité chrétienne. C’est impossible de synthétiser en un peu de phrases la vie aventureuse et parfois dramatique de celui qui c’est qualifié, humblement mais avec sagacité, ‘le colporteur de Dieu’. Cependant nous pouvons dire qu’il fut certainement une des personnalités les plus éminentes de ce siècle par sa foi chrétienne ouvertement vécue.
Il fut totalement et joyeusement prêtres du Christ, en parcourant l’Italie et l’Amérique Latine, en consacrant sa vie aux plus souffrants à cause du malheur, de la misère, de la méchanceté humaine. Il suffit de se rappeler sa présence laborieuse durant le séisme de Messina et de la Marsica.
Pauvre parmi les pauvres, poussé par l’amour du Christ et des frères les plus besogneux, il fonda la Petite Œuvre de la Divine Providence, les Petites Sœurs Missionnaires de la Charité et par la suite les Sœurs ‘Sacramentine’ aveugles et les Ermites de saint Albert. Il ouvrit aussi d’autres maisons en Pologne (1923), aux Etats-Unis (1934) et en Angleterre (1936) avec un vrai esprit d’œcuménisme. Après il voulut concrétiser visiblement son amour à Marie, en érigeant à Tortona le grandiose Sanctuaire de Notre Dame de la Garde.
C’est émouvant penser que Don Orione avait toujours eu une particulière prédilection pour la Pologne et souffrit immensément lorsque ma chère patrie, en septembre 1939 venait d’être envahie et déchirée. Je sais que le drapeau blanc-rouge que lui, en ces tragiques jours porta triomphalement en cortège au Sanctuaire de la Garde, est encore suspendu au mur de sa très pauvre chambre à Tortona: c’est là que lui-même l’a voulu! Et durant son dernier salut qu’il prononça le soir du 8 mars, avant de partir pour Sanremo où il serait mort, dit encore : “J’aime tant les Polonais ; je les ai aimés depuis l’enfance ; je les ai toujours aimés… Aimez vous aussi toujours ces frères”.
De sa vie tant intense et dynamique émergent le secret et la génialité de Don Orione : il s’est laissé seulement et toujours conduire par la logique effrénée de la charité! Amour immense et total à Dieu, au Christ, à Marie, à l’Eglise, au Pape et amour également absolu à l’homme, a tout l’homme âme et corps, et à tous les hommes, petits et grands, riches et pauvres, humbles et sages, saints et pécheurs, avec une particulière tendresse à l’égard des souffrants, des marginalisés, des désespérés ; il annonçait ainsi son programme d’action : “Notre politique est la charité grande et divine qui fait du bien à tous. Que notre politique soit celle du Notre Père ! Nous ne regardons rien d’autre, que les âmes à sauver. Des âmes ! Des âmes ! Voici toute notre vie : voici notre cri et notre programme: toute notre âmes, tout notre cœur”. C’est ainsi qu’il s’exclamait avec des accents lyriques: “Le Christ vient portant sur son cœur l’Eglise et dans sa main les larmes et le sang des pauvres: la cause des affligés, des opprimés, des veuves, des orphelins, des humbles, des laissé-pour-compte: derrière le Christ s’ouvrent des nouveaux cieux. C’est comme l’aurore du triomphe de Dieu !”.
Il eut la trempe et le cœur de l’apôtre Paul, tendre et sensible jusqu’aux larmes, infatigable et courageux jusqu’à l’hardiesse, tenace et dynamique jusqu’à l’héroïsme, affrontant tout genre de danger, en approchant de hautes personnalités de la politique et de la culture, en éclairant les hommes sans foi, en convertissant les pécheurs, toujours recueilli dans une continue et confiante prière, parfois accompagnée de pénitence. Un an avant la mort, il synthèse ainsi son programme : “souffrire, se taire, prier, aimer, se crucifier et adorer.”
Admirable est Dieu en ses saints, et Don Orione demeure pour tous, un exemple lumineux et un réconfort dans la foi ».