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Messaggi Don Orione
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Lettre circulaire "Notre élan œcuménique" (9.12.2015). L'engagement de la Congrégation pour l'unité des chrétiens.

NOTRE ELAN OECUMENIQUE

9 dicembre 2015

 

Chers Confrères

Deo gratias! Hier 8 décembre 2015, fête de l’Immaculée Conception de Marie, le Pape François a ouvert la Porte Sainte de la basilique Saint Pierre de Rome. Commence ainsi le Jubilé de la miséricorde.

Le thème du jubilé est «Soyez miséricordieux comme le Père» (cfr Luc 6,36).

Dans la Bulle d’indiction «Misericordiae vultus» (11 aprile 2015), le Pape François a indiqué que l’Année Sainte de la miséricorde est à vivre «AniméS par des sentiments de gratitude pour tout ce que l’Eglise a reçu, et conscient de la responsabilité qui est la nôtre, nous passerons la Porte Sainte sûrs d’être accompagnés par la force du Seigneur Ressuscité qui continue de soutenir notre pèlerinage.

L’Eglise sait que sa mission première, surtout à notre époque toute remplie de grandes espérances et de fortes contradictions, est de faire entrer tout un chacun dans le grand mystère de la miséricorde de Dieu, en contemplant le visage du Christ. Le pèlerinage est un signe particulier de l’Année Sainte : il est l’image du chemin que chacun parcourt au long de son existence… un pèlerin qui parcourt un chemin jusqu’au but désiré».

Dans son homélie lors de la messe d'ouverture du Jubilé, le Pape a souligné la continuité et voire une identification entre l'ouverture de la Porte Sainte à Saint-Pierre et l'ouverture de l'Eglise au monde moderne eu lieu depuis le Concile Vatican II. Il a noté que l'ouverture de l'Année Sainte correspond au jour de la clôture du Concile: 8 Décembre 1965 - 2015. «Aujourd’hui, en franchissant la Porte Sainte, nous voulons aussi rappeler une autre porte que, il y a cinquante ans, les Pères du Concile Vatican II ont ouverte vers le monde.»

Il a utilisé l’expression «ouvrir grandement», déjà chère au pape Jean-Paul II. Ainsi, François rappelle que “le Concile a été une rencontre. Une véritable rencontre entre l’Église et les hommes de notre temps. Une rencontre marquée par la force de l’Esprit qui poussait son Église à sortir des obstacles qui pendant de nombreuses années l’avaient refermée sur elle-même, pour reprendre avec enthousiasme le chemin missionnaire”. C’est sur ce chemin de rencontre qu’il faut avancer résolument à travers la miséricorde et le dialogue, dont ont témoigné les deux Papes du Concile, le Pape Jean XXIII en rapport à la miséricorde et Paul VI pour le dialogue.

A travers le Jubilé, François demande de «reprendre avec enthousiasme la marche missionnaire», d'être Église en sortie, en promouvant la culture de la rencontre à travers l'évangile et le ministère de la miséricorde.

Si Jean-Paul II a ditN’ayez pas peur ! Ouvrez, ouvrez toutes grandes les portes au Christ ! ”, le Pape François demande de ne pas avoir peur de sortir, de marcher sur les routes du monde, avec l’esprit qui a jailli de Vatican II, celui du Samaritain, comme l’a rappelé le bienheureux Paul VI lors de la conclusion du Concile. Franchir la Porte Sainte nous engage à faire nôtre la miséricorde du bon samaritain". En bref, la Porte Sainte ne sert pas seulement à entrer dans la grâce de Dieu, mais sert aussi - et surtout aujourd'hui - pour sortir et témoigner de la miséricorde de Dieu.

Comme Orionistes, nous vibrons d’amour pour l'Eglise et sommes appelés à en vivre la marche actuelle de sortie et de mission, comme l'a indiqué le Pape François qui tient en main, inspiré et sûr, le gouvernail de Pierre. Restons donc bien actifs dans le pèlerinage de l'Eglise en pèlerinage: "Seulement elle est sûre de battre les voies de la Providence, et c’est seulement en La suivant que nous pourrons être tranquilles que bien que ces voies peuvent sembler obscurs, elles sont toujours droites" (Don Orione).

 

NOTRE ELAN OECUMENIQUE

 

En regardant la liste des lettres circulaires écrites dans ces presque 12 ans, je me suis rendu compte de n’avoir jamais traité d’un thème important pour notre fidélité à Don Orione et au chemin de l'Eglise. Je me réfère à l'engagement pour l'unité des chrétiens qui, avec un mot devenu populaire, nous appelons œcuménisme. C’est un thème en harmonie avec la stimulation à aller à la rencontre, vers le dialogue, vers la mission que le Pape François donne à l'Eglise aujourd'hui.

J’ai choisi comme titre de cette Lettre circulaire "Notre élan œcuménique" pour deux raisons.

La première. Cette expression est contenue dans l'article 8 des Constitutions des Fils de la Divine Providence: «l'engagement de notre Institut est de prier, de travailler et de se sacrifier pour restaurer, dans l'Eglise, l'unité brisée et de promouvoir par tous les moyens l'élan œcuménique que l'Esprit a soulevé dans son Eglise». Cette expression est là, fixée dans les Constitutions comme une aide-mémoire de notre identité congrégationnelle.

La deuxième: Le mot élan est très approprié pour définir l'attitude et l'action de Don Orione, vus dans leur réalisation historique concrète. Notre Fondateur eu une impulsion œcuménique sincère, une ardeur d'âme qui l'a incité à se mouvoir avec confiance et clairvoyance. En effet, cet élan œcuménique a suscité quelques pas concrets et significatifs, mais seulement mentionnés, indiqués, donnés comme une tâche et comme un chemin à ses disciples. Et je pourrais même dire que l'engagement œcuménique de la Congrégation, après la mort de Don Orione et avec l'élan issu du Concile Vatican II, a été vécu comme un «élan» sincère, toujours vif dans les cœurs et prêt à se déclencher, très souvent exprimé dans l'action généreuse, mais sans une programmation spécifique, structurée, partagée. L'élan œcuménique est plus une qualité du cœur qu’une voie d'action établie et organisée. Continuera-t-il à être ainsi dans l'avenir?

A travers cette circulaire je voudrais mettre en évidence des pensées et des faits qui montrent l'élan œcuménique de Don Orione et donner des indications pour vivre l'élan œcuménique de la congrégation dans une perspective d’avenir.

 

Le terme œcuménisme indique un concept et une attitude. Il traduit la conscience douloureuse de la division entre les chrétiens et la conséquente attitude d’un engagement pour l'unité, pour répondre à la volonté et la prière du Christ «Ut unum sint» (Jn 17).

L'Eglise du Christ a toujours eu l'expérience de tensions et de divisions en son sein, depuis les temps de la communauté de Corinthe à ce jour. Il semblait (et il semble) pour bon nombre que cela soit presqu’une condition inévitable à laquelle s’habituer. C’est au début du XX siècle qu’on pris avec la douleur dans l'Église une conscience de cette situation de division et grandit ainsi l'attitude de promotion de l'unité des chrétiens. Pour exprimer ce «mouvement des consciences et d’initiatives» on chercha un mot "non confessionnel", adapté à tous, et ont choisi le mot antique et glorieux «Ekuméne» («terre habitée », Mt 24,14), œcuménisme. [1]

Dans l'Église catholique, le terme «œcuménisme» est devenu populaire seulement avec le Concile Vatican II. Le pape Benoît XVI l’a défini «un impératif du temps présent et une option irréversible de l'Église.» [2]

À l'époque de Don Orione, ce mot n’existait pas, de même qu’il n’existait pas d’initiatives œcuméniques, sauf quelques signes avant-garde. [3] Pourtant, notre Fondateur expérimenta la douloureuse conscience de la division ainsi que le vif désir pour l'unité des chrétiens dans l'Eglise. Cet actif désir d'unité apparaît déjà dans les documents de 1899 et dans la première Constitutions de 1904 et s’est exprimé en diverses initiatives concrètes. Le Fondateur manifesta « un véritable esprit œcuménique» [4] parce qu’il était ouvert aux vastes horizons du «Instaurare omnia in Christo» [5]

 

 

I - L’ENGAGEMENT ŒCUMÉNIQUE DE DON ORIONE

 

De l’étude biographique et des documents d'archives il me semble de pouvoir identifier deux périodes dans la vie de Don Orione au cours desquelles se son intensifiées les témoignages de son élan œcuménique.

De 1898 à 1904: C’est l'époque de la première formulation charismatique. Étonnamment, la finalité œcuménique apparaît avec continuité et précision dans tous les textes juridiques et charismatique.

De 1930 à 1940: elles ont été les années des nouvelles ouvertures vers l'Orient et le monde anglo-saxon et la permanence du Fondateur en Amérique latine, où était bien réel le problème de la cohésion entre peuples, cultures et religions.

 

  1. Dans la phase d'inspiration charismatique

La première référence œcuménique documentée de Don Orione date du 2 Octobre 1898. Dans un article écrit à le bulletin L'Œuvre de la Divine Providence, intitulé "Une importante visite ", présentant les motifs inspirateurs de la branche des Ermites de la Divine Providence qui était en train d’être formée, il place parmi les objectifs de leur sacrifice et prière implorer et accélérer "l'union des pauvres frères séparés».[6]

Don Orione, à la fin du XIXe siècle, n'a pas encore trente ans, mais a déjà commencé avec diverses institutions, il se consacra à la direction spirituelle et organisatrice au groupe des premiers disciples. Il dut a également eu à élaborer un document juridique de présentation de l'Institut en vue de son approbation.[7] Eh bien, dans le deuxième Pro-mémoire sur la Compagnie du Pape (daté du 13/11/1900)[8] nous rencontrons des expressions qui montrent déjà les objectifs œcuménique présents dans l'inspiration du fondateur. «Aider dans sa petitesse, l'action de la Divine Providence qui conduit les âmes humaines et les institutions humaines à prendre place dans la Sainte Eglise, à se constituer et se sanctifier selon l'enseignement et de la charité de Jésus-Christ crucifié est propre à notre Institut, ( ...) et dans les pays non-catholiques, precher l'Evangile à tous les hommes, selon le mandat de Jésus-Christ aux Apôtres: Et dicit eis: Euntes praedicate Evangelium omni creaturae (Marc 16,15), Et de façon particulière en se consacrant elle-même, à travers l’étude et le sacrifice de la charité, pour obtenir l'union des Eglises séparées».[9]

Le noyau charismatique-inspirateur apparaît déjà bien défini et inclut la perspective œcuménique. Elle sera reprise et mieux formulée dans le texte préparé pour la réunion des Fils de la Divine Providence, tenue en Septembre 1901.[10]

Il est à se demander: d’où viendra à Don Orione l'idée d'inclure l'objectif de l'union des églises séparées, si nouvelle et exigeante pour la naissante Congrégation?

Il convient de rappeler que la locution «union des églises séparées» est tirée du langage de l'Eglise catholique à l'époque de Don Orione. Les premières tentatives de dialogue et recherche d’unité avec les Églises orientales ont eu lieu sous l’invitation de Léon XIII et ne concernait que les «Églises séparées de l'Orient.»[11] En rapport avec les communautés protestantes, cependant, il y avait en ce temps une attitude d'excommunication, de défense, de complète fermeture.

En outre, Il est à souligner comment l'engagement œcuménique («obtenir l'union des Eglises séparées») est présenté par Don Orione comme un faisceau spécifique intermédiaire entre l'action pastorale intra-ecclésiale («conduire les âmes et les institutions humaines à prendre place dans la Sainte Eglise») et son dernier horizon missionnaire « ad gentes » (« Allez par tout le monde, et prêchez l'Evangile à toute créature»). Mais c’est la même prospective d'unité. C’est le même dynamisme qui unit la finalité «ut fiat unum ovile et unus pastor» avec le «Instaurare omnia in Christo».[12]

Par conséquent, on pourrait déduire que en Don Orione la dimension œcuménique a fleuri durant la genèse interne ensemble au même charisme de l'unité ecclésiale, à promouvoir par le biais la charité. Le but missionnaire (monde), celui œcuménique (Eglise), celui de l'unité intérieure de l'Eglise (Eglise catholique) font partie de l’unique et unitaire vision charismatique de Don Orione.

Rappelons également que le mouvement œcuménique a eu son premier élan proprement en contextes missionnaires, où était forte l’exigence de l'unité de l'Eglise dans la perspective de sa mission. La Conférence universelle des sociétés missionnaires protestantes d'Edimbourg (1910) a pris à juste titre dans l'histoire du mouvement œcuménique une valeur symbolique, elle est presque considérée comme le certificat de naissance, car il fut mis pour la première fois le problème de l'unité des chrétiens en rapport à l'évangélisation et à la mission de l'Église.[13]

 

  1. Le "précieux conseil" de Léon XIII

Don Orione, tandis que la phase importante et délicate de la première formulation du charisme a vécu un événement auquel il a attribué une importance particulière. Il lui fut accordé une mémorable audience avec le Pape Léon XIII, le 10 Janvier 1902, au cours de laquelle il parla du thème de l'union des Églises séparées. Immédiatement après l'audience, de Rome, il écrit à son Evêque, Mgr. Bandi. «Pour être tranquille, je lui ai dit tout ce que je sentais sur la finalité but et certains doutes qui me tenaient suspendu sur certains points des règles ... Je présentai la règle;[14] Il l'a bénie, la toucha, me mis plus d’une fois la main sur la tête, en tapotant, et en me réconfortant; Il me dit beaucoup de choses; également d’introduire dans les Règles de travailler pour l'union des Églises d'Orient: c’est cela, me dit-il, mon précieux conseil ».[15]

Don Orione attribua aux paroles de Léon XIII, la valeur d'une « confirmation papale » de la particulière orientation œcuménique de son charismatique. L'intention de travailler pour «obtenir l'union des Eglises séparées», déjà présente dans le projet d'articles de la règle du 13 Novembre 1900 et Août-Septembre 1901, était justement un de ces «doutes» qui tenaient en suspension Don Orione et des quels il voulait parler durant l'audience.

Dans le décret épiscopal de l'approbation diocésaine de l'Institut, signé par Mgr. Bandi un an après la fameuse audience, est écrit que le but de l'union des Eglises a été «exposé à Sa Sainteté Léon XIII, fut largement loué et, avec la plus grande bienveillance, de la part du même Souverain Pontife, réconforté par la bénédiction apostolique»[16].

Don Orione n’a jamais oublié ce «précieux conseil» et le considéra comme une volonté spécifique de Dieu pour la vie de la Petite Œuvre l’insérant dans toutes documents de formulation du charisme, dès 1900 – 1904, et ce jusque vers la fin de l’an 1936.

Dans une lettre, certainement adressée au père Semeria peu de temps après la fameuse audience avec Léon XIII, Don Orione demanda conseil per clarifier le thème de l'union des Églises séparées dans les règles: «Quand j’ai été reçu par le Saint-Père il m'a dit de travailler pour l'union des Églises séparées. Comment l’insérer? Pensez-y un peu vous, o cher Père, faites-le. Cette Œuvre, d'union des Églises séparées, m'a toujours semblé une œuvre non seulement de charité, mais aussi de réparation de notre part ».[17]

 

  1. Les «Suprêmes principes de l'Œuvre de la Divine Providence»

A partir des "brouillons de règle", dont nous avons parlé ci-dessus, on arriva aux "Suprêmes principes de l'Œuvre de la Divine Providence", présentés à Mgr. Igino Bandi le 11.02.1903, définis " Vere Constitutioni summatim ".[18]

Pour ce qui est du thème de l'unité, nous lisons: «Pour la volonté exprimée du Saint-Père, il est propre à cet Institut d’aider, dans sa petitesse, l’œuvre de la Divine Providence, par la fatigue et le sacrifice pour supprimer la confusion des tabernacles, et faire revenir à la pleine dépendance et unité avec le bienheureux Pierre les Églises séparées; de sorte que, pour l'unité avec le Bienheureux Pierre ... la douce charité du Sacré-Cœur de Jésus rejoigne tout le monde et partout. Et que par elle les peuples et des nations établissent un ordre juste sur la terre, vivent et prospèrent en Notre Seigneur Jésus-Christ crucifié:"Instaurare Omnia in Christo."»[19]

Notons encore une fois que la recherche de l’unité est reliée à la mission de l'Église : «de sorte que, pour l'unité avec le Bienheureux Pierre ... la douce charité du Sacré-Cœur de Jésus rejoigne tout le monde et partout. Et que par elle les peuples et des nations établissent un ordre juste sur la terre, vivent et prospèrent en Notre Seigneur Jésus-Christ crucifié:"Instaurare omnia in Christo.» L'unité est en vue de la mission, elle est une urgence en vue de l'affirmation du Royaume de Dieu.

Sur la base de ce texte constitutionnel contenant "les suprêmes principes de l'Œuvre de la Divine Providence", on arriva au Décret d'approbation de la Congrégation datée du 21 mars 1903.[20]

Les mêmes concepts et directives d'action sont entrées avec majeure précision de langage dans les première Constitution de 1904 (manuscrits) et en celles de 1912 (imprimées).

Dans le Chapitre I des Constitutions du 22 juillet 1936, au début de la Visite apostolique de l'abbé Emmanuel Caronti, l'engagement œcuménique est présenté comme un «rappel à l'unité originelle de l'Eglise les frères séparés».[21]

 

  1. A Bussana, un projet de collaboration œcuménique

En Juin 1902, Don Francesco Lombardi, curé de Bussana, près de San Remo, mis à la disposition du Don Orione le sanctuaire du Sacré-Cœur et le bâtiment adjacent pour en faire une œuvre de bienfaisance. Le jeune fondateur, pensa d’y établir la «maison de la Mission de l'Union des Églises de l'Orien »[22]

Écrivant probablement à Don Alvigini il explique comment « Jusqu'à présent, pour ces Eglises rien n’a été fait, et leur mouvement vers nous est peut-être plus dans la tête des journalistes et plus apparente que réel. Il faudra aller vers elles avec une grande charité et bien garnis de science, mais science caritative, pas avec autorité, nous n’allons pas faire quelque chose. J’ai pensé d’écrire au curé de la paroisse de Bussana, qu’il me donne église pour y planter, là en face de la mer et au pied du Sacré-Cœur, la maison pour l'union des Eglises ».[23]

Notons également que Don Orione, tout en qu’assumant le langage l'œcuménisme du retour, propre de l'Eglise de son temps, apporte deux nouvelles attitudes importantes: celle de la réparationcette Oeuvre, de l'union des Églises séparées, m'a toujours semblé oeuvre non seulement de charité, mais aussi de réparation de notre part ») et celle qui consiste à aller vers les Eglises séparées («Jusqu'à présent, pour ces Églises rien n'a été fait .... Il faudra aller vers elles ...).

L'œcuménisme du retour a marqué la première saison de l'œcuménisme de l'Eglise catholique. En réalité, comme l'observait il y a une soixantaine d’année Yves Congar, l'Eglise catholique elle-même ne peut pas se limiter à une simple attente d’un retour de tant de frères séparés, car elle aussi est manquante d’une perfection éthique dans ses membres, ainsi, possédant la vérité et la communion dans ses éléments essentiels, elle doit rechercher le bien de l'unité à travers sa propre conversion au plan de Dieu.

 

  1. La visite au Saint Sacrement pour l’union des Eglises

Cette passion pour l'union des Eglises était si forte que Don Orione pensa à un signe quotidien qui puisse l’exprimer dans la vie de la Congrégation. Justement en 1902-1903, il composa le texte de la prière pour la brève visite et l'adoration eucharistique de la mi-journée « établie par Jésus-Christ lui-même pour l'union des églises séparées (il faisait allusion à Jean 17) et approuvée par la Sainte Eglise pour unir ses enfants autour de Son Bien-aimé et les faire vivre dans la sainteté».[24]

Don Orione repris la formule bien connue de la «Communion spirituelle» de saint Alphonse et l’a enrichie d’éléments ecclésiaux et œcuméniques cher à lui:

"Père éternel, je vous offre le Très Précieux Sang de Jésus-Christ en réparation de mes péchés et pour les besoins de la Sainte Eglise.

Aux Bienheureux Apôtres Pierre et Paul pour notre Saint-Père le Pape et l'union des Églises séparées: Pater Ave et Gloria.

Tu es Petrus, et super-hanc petram aedificabo Ecclesiam meam. "[25]

 

  1. Œcuménisme à l'intérieur du monde catholique

Le livre "Don Orione dans les années du modernisme" a reconstruit les relations entre le fondateur et certains membres influents du monde catholique qui étaient sur le point de séparation ou avaient déjà été excommuniés.[26]

Le réseau de relations entrelacées avec les modernistes et les autres ecclésiastiques ‘en difficulté’, était un travail de dialogue et de promotion de l'unité bien concrète et surprenante: Buonaiuti, Genocchi, Murri, Ghignoni, Gallarati Scotti, Alfieri, Semeria, Brizio Casciola, et d'autres.[27]

Don Ernesto Buonaiuti, excommunié, privé du ministère sacerdotal, définissait Don Orione, interlocuteur de vérité et de charité, « Tu es le Bon Samaritain. Tout le monde le sait; Je le sais mieux que quiconque».

Tommaso Gallarati Scotti, raconte: «J’étais incertain, confus, pris dans des enchevêtrements. Don Orione était simple, sûr, ayant une joyeuse fraîcheur de quelqu’un qui perçoit le monde tout pénétré par Dieu. Il vivait dans une sphère qui était celle du miracle... Cela fut son génie: l'amour.»[28]

Don Brizio Casciola, éminent spécialiste de Dante et pionnier de l'œcuménisme en Italie, a eu des ennuis avec les autorités ecclésiastiques et fut privé de la faculté de célébrer la messe, il entra dans l’orbite intelligente et bénéfique de Don Orione. Et il a passa les 20 dernières années comme hôte et estimé professeur au collège orioniste "San Giorgio" de Novi Ligure.

Père Giovanni Semeria, déjà frappé par des accusations de modernisme, fut impliqué par Don Orione dans les œuvres de bienfaisance en faveur des victimes des tremblements de terre de Reggio et de Messine et décida de "laisser le champ aride des discussions intellectuelles: en effet, je l'ai laissé pour me jeter dans le domaine de la charité, que Don Orione m’indiqua et que les circonstances exigeaient».[29] En effet, le père Semeria trouva en Don Orione un ami sans compromis dans l'orthodoxie catholique et, dans le même temps, un tendre compagnon dans les résolutions et dans les projets de bienfaisance.

Voici un grand chapitre de la vie de Don Orione qui est d’une grande exemplarité: il est sensible aux tensions et ruptures du tissu ecclésial et s’approche des personnes avec respect et charité et avec l'attitude évangélique de "colligite fragmenta".

 

  1. La géographie œcuménique dans les développements de la Petite Œuvre

L'engagement à faire des efforts pour l'union des Églises séparées a influencé également les choix de développement de la naissante Congrégation que Don Orione lança au sein des populations des différentes confessions chrétiennes.

Don Orione envoya certains de ses religieux en Palestine en 1921; Ils ont pris en charge une grande colonie agricole dans la vallée de Sorek, célèbre pour les exploits de Samson biblique, près de Rafat (environ 30 km au sud-ouest de Jérusalem). Là, vivaient ensemble, juifs, chrétiens de diverses confessions et musulmans. En 1925, Don Orione accepta un hospice (maison d’acceuil) pour les pèlerins et une colonie agricole à Capharnaüm, près du Mont des Béatitudes. Au supérieur Don Adaglio il donna l’indication suivante: «Nous devons nous orienter vers les orphelins et les aveugles, les anciens en fin de vie, etc. Il faut des œuvres de charité: elles sont la meilleure apologie de la foi catholique ».[30]

Malheureusement, en raison de difficultés qui sont émergées dans cette région, les Orionistes se retirèrent en 1931, laissant la Terre Sainte. 60 ans après, en 1985, la Congrégation est revenue au Moyen-Orient, en Jordanie. Dans l’école orioniste de Zarqa, aujourd'hui coexistent et son éduqués des jeunes chrétiens catholiques (petite minorité) et des autres confessions, mais en particulier des musulmans dans une atmosphère de respect mutuel.[31]

Dans les années 1920, l'étape la plus importante dans le développement de la Congrégation s’est réalisé par l’ouverture en Pologne en 1923.[32] Don Orione voyait dans la Pologne, pays de forte tradition catholique, un avant-poste, la clé pour entrer en Russie, en ligne avec son plan caritativo-œcuménique. Lorsque, en 1933, Don Orione envoya en Pologne Don Carradori et d'autres Confrères italiens, il le motiva explicitement ainsi: «pour nous préparer à pénétrer en Russie, comme veut le Cardinal Von Rossum, Préfet de la Congrégation de Propaganda Fide».[33]

La présence de la Petite Œuvre à Rhodes, en 1925, fut demandée par l'Association "Italica Gens", dirigée par le sénateur Ernesto Schiaparelli, qui voulut confier à Don Orione l’Institut des Chevaliers de Malte.[34] Durant 25 ans, la Petite Œuvre a abattu un travail assidu et fructueux dans un contexte de coexistence inter-religieuse. Rhodes a été laissée en 1949, suit aux changements des conditions politiques.

En 1924, l'Institut orioniste de Rhodes a également accueilli un groupe de 50 orphelins arméniens qui echappés a la terrible persécution des chrétiens en Turquie. Huit d'entre eux voulurent suivre Don Orione dans la Congrégation et vinrent en Italie. Don Orione célébra leur vestition religieuse utilisant l’habit religieux selon le rite arménien. « Ce n’est pas une simple vestition - commenta Don Orione -. Pour réunir les frères séparés de l'Orient la Providence nous a envoyé ces fils ... Le fait de nous retrouver ici avec un certain nombre de personnes de rites différents, nous dit ce que sera un jour le Congrégation, où il y en aura de tous les rituels et toutes les races ».[35]

Dans un passage d'une lettre du 2 Juillet 1934 à un évêque, il y a une indication précieuse: «L’humble et jeune congrégation appelée Petite Œuvre de la Divine Providence (...) a aussi pour but principal de prier et de travailler en charitate Christi de reconduire à l'Eglise mère les frères séparés ».[36]

Une autre ouverture missionnaire de la Congrégation, avec une valeur œcuménique, est celle en Albanie, en 1936. A Shijak, à 30 km à l’ouest de Tirana, les catholiques étaient une minorité. Numériquement prévalaient musulmans et orthodoxes, dans une terre occupée par les Turcs pendant 400 ans. À la fin de 1943, bien que l’on fusse en pleine guerre mondiale, dans ce pays, la Congrégation avait déjà 6 maisons et 24 religieux.[37] Ensuite, les événements politiques (l’expulsion des Italiens et l'avènement du communisme) ont porté à l’amer réembarquement pour l'Italie et au retrait de cette significative présence orioniste.[38] Egalement en Albanie, après 50 ans, les Orionistes sont retournés en prenant la charge pastorale de tout le district de la province de Elbasan et une paroisse, d’abord à Chiroka puis à Bardhaj, dans le diocèse de Scutari.[39]

 

  1. Il regarda aussi le monde protestant

Nous savons que l'activité œcuménique de l'Eglise catholique, jusqu'à Vatican II, était orientée exclusivement à l'union des Églises séparées de l'Orient, tandis que vers les Églises et Communautés de la Réforme, il était question de «défense contre le danger protestante».

Don Orione a fait sienne l'évaluation et le mode de ralation de l'Eglise de son temps: la rencontre avec l'Orient chrétien et défense contre le protestantisme. Et l'amour pour tous. Le pasteur vaudois Paolo Ricca, en intervenant à des rencontres œcuméniques de notre Congrégation a déclaré à cet égard: «L'expérience et l'histoire m'ont enseigné que qui avait une véritable passion pour l'unité, était aussi capable de changer les forme. C’est la passion pour l’unité qui est l'âme de l'engagement œcuménique».

Malgré les tons de «défense» et de «conquête», dans les années 30, Don Orione donne des indices d'une nouvelle attention au monde protestant. Il commence, par exemple, à projeter de nouvelles ouvertures aux Etats-Unis, en Angleterre et d'autres pays dans lesquels la coexistence avec le monde protestant n'était pas assez facile.

Il raconte à une réunion que «il y avait à Tortona un Monsieur et une Dame ... Ils vinrent à moi et donnèrent une offrande en insistant pour que nous allions ouvrir une maison en Suisse. Et ces personnes étaient protestants».[40]

Dans un discours à ses confrères séminaristes, le 3 juillet 1934, il donne cette information: «Je vais envoyer une lettre à un Evêque de la Norvège. C’est depuis longtemps qu’une noble Dame norvégienne insiste auprès de moi pour que nous ouvrions notre maison en Norvège». Puis, poursuit-il faisant allusion à la situation religieuse de ce pays, et conclut: «après le premier décret d'approbation, je pensais ramener l’Orient à Dieu ; Aujourd'hui je pense à la Norvège ».[41]

Le fait est que durant ces années ont lieu les premiers fondations de la Petite Œuvre dans des Pays à majorité protestante: aux USA, à Jasper en 1934; en Angleterre, à Swansea en 1935.

 

  1. La sensibilité envers les Juifs

Dans le document Nostra Aetate du Concile Vatican II, au n. 4, nous lisons: «Du fait d’un si grand patrimoine spirituel, commun aux chrétiens et aux Juifs, le saint Concile veut encourager et recommander la connaissance et l’estime mutuelles». Le Pape Jean-Paul II a commencé à définir familièrement et historiquement les Juifs «nos frères aînés».

Quelles grandes nouvelles dans le rapport avec les Juifs au cours de ces dernières décennies!

Don Orione entra en contact avec de nombreux Juifs en particulier pour des raisons religieuses, certains parce que convertis, ou pour des motifs caritatifs, qu’il s’agisse de bienfaiteurs et également bénéficiaires, à l'approche de la tempête de l'extermination. Lorsque Don Orione mourut, le 12 Mars 1940, nous n’étions pas encore atteint le point culminant de l'onde de persécution contre les Juifs qui aboutit à des arrestations, déportations vers les camps de concentration et d'extermination de masse. Mais le climat était déjà manifestement hostile et nombreux d’entre eux émigraient vers des rivages plus sûrs. Les documents témoignent que lui-même s’était intéressé pour le rapatriement d’un certain nombre de Juifs.

Don Giuseppe Zambarbieri, son secrétaire dans les dernières années, a déclaré que: «Quand déclencha violemment la persécution contre les Juifs, il est intervenu en leur faveur, il réussi à en sauver beaucoup, en offrant un refuge; à d’autres il su au moins donner un mot de compréhension paternelle, quand il était physiquement impossible de faire plus».[42]

Les maigres et confidentiels documents nous donne la mesure de la façon dont, pendant le temps de l'extermination, l'aide aux Juifs constitue un chapitre vaste et important dans la vie de la Petite Œuvre de la Divine Providence, dans laquelle se distinguent certains de ses religieux, tels que Don Gaetano Piccinini à Rome,[43] Don Giuseppe Pollarolo à Turin,[44] Don Biagio Marabotto en Pologne, Sœur Maria Croce Manente à Milan, Don Enrico Sciaccaluga à Gênes, Don Dionisio Di Clemente au Vatican.[45]

Le grand sculpteur Arrigo Minerbi a été protégé dans les maisons orionistes et remercia avec estime et reconnaissance indélébile.[46] Un adolescent, sauvé dans ces circonstances tragiques, Giuseppe Sorani, est devenu religieux orioniste, enseignant doux et infatigable du dialogue judéo-chrétien et de l'œcuménisme.[47]

A la base de l'engagement risqué caché et sacrifié en faveur des Juifs il y eut certainement le bon sens humanitaire devant des personnes en danger de mort, dans le besoin de refuge et d'aide. Une influence plus grande a surement été donnée par la charité chrétienne inculquée par Don Orione et résumée dans la directive «la charité de Jésus-Christ ne ferme pas les portes; on ne demande pas à qui vient, d'où il vient, s’il a la foi ou s’il a un nom, mais seulement s’il a une douleur! Nous sommes tous enfants de Dieu, tous frères».[48] Don Orione étant mort au début de 1940, il était instinctif pour les Orionistes d’orienter leur hospitalité et leurs soins aux Juifs menacés de mort. Enfin, il y eu une troisième motivation ecclesiale. Les Orionistes, animés par un spécial esprit du Pape, se sont prodigués le mieux qu'ils pouvaient à la rescousse des Juifs en réponse aux indications de Pie XII et des demandes de coopération des évêques dans les villes où ils opéraient. L'aide aux Juifs fut une expression de vie ecclésiale.

 

  1. Trois "fragments oecuméniques" au terme de la vie de Don Orione

Je tiens à terminer la série de ces éléments historiques de l'engagement œcuménique de Don Orione avec trois derniers souvenirs qui se réfèrent à la fin de sa vie.

Don Orione, à la fin de la retraite spirituelle, en Août 1939, à Villa Moffa di Bra, laissa un appel à l'unité: «Et à présent, que vais-je dire en vous laissant ? Je répéterai les paroles mêmes que Notre Seigneur éleva à son Père céleste quand il devait quitter ses disciples: ‘Pater sancte, servent eos ut unum sint, sicut et nos unum sumus’ ... de manière à former un seul cœur et une seule âme. Ut sint consummati in unum».[49]

En Septembre 1939, il y eut l'invasion nazie de la Pologne et le début de la Seconde Guerre mondiale. Don Orione était en détresse pour le sort de la Pologne et des confrères déjà nombreux. Il invita à prier pour « nos frères et la Pologne et aussi pour toutes les personnes martyrs. prier, prier, prier ! Nous savons qu'il y a là plusieurs millions de Juifs: Nous prions aussi pour les juifs: nous sommes tous des frères !».[50] Cette mention des frères juifs assume encore plus de valeur si elle est placée dans le climat général d'hostilité envers les Juifs à cette période, et pour le plus en Italie qui, sous le régime fasciste, s’était alignées sur les positions anti-juive du nazisme.[51]

A quelques mois de sa mort, en 1939, Don Orione offrit son expérience spirituelle dans quelques notes autobiographiques.[52] Il écrit entre autre: «Notre vie et toute notre Congrégation doit être à la fois une cantique et un holocauste de la fraternité universelle dans le Christ. Voir et entendre le Christ dans l'homme. Nous devons avoir en nous la musique la plus profonde de la Charité, moi je ne sens qu'une infinie, divine symphonie des esprits, palpitants autour de la Croix, et la Croix suinte pour nous goutte à goutte à travers les siècles, le sang versé pour chaque âme humaine. Je ne vois qu’un royaume de Dieu, le royaume de charité et du pardon, où toute la multitude de gens est héritage du Christ et règne du Christ».[53] L'œcuménisme trouve sous la croix du Christ sa raison et sa force.

 

 

II - AUJOURD'HUI, QUELLES VOIES D’OECUMENISME
POUR LA CONGREGATION?

 

L'engagement œcuménique est inséré dans l'histoire et le charisme de Don Orione dès le début. Mais, aujourd'hui, quelles sont les nouvelles voies d'œcuménisme en la Congrégation?

«C’est propre de notre Institut l'engagement de prier, de travailler et de se sacrifier pour restaurer, dans l'Eglise, l'unité brisée et promouvoir par tous les moyens cet élan œcuménique que l'Esprit a suscité dans son Eglise.» Dans ces mots de Don Orione, devenus art. 8 de nos Constitutions actuelles, nous sont donnés essentiellement les moyens pratiques par lesquels tous – religieux, religieuses et ceux qui vivent le charisme de Don Orione - nous pouvons pratiquer l'œcuménisme. Les trois mots clés - «Priez, travailler et se sacrifier»[54], - sont développées dans le «promouvoir par tous les moyens l'élan œcuménique». Ainsi donc, tous les moyens sont bons et réalisables pour promouvoir l'œcuménisme et la «culture de la rencontre», selon l'expression souvent utilisée par Pape François.

 

  1. "Priez et se sacrifier"

Comme souligne le décret Unitatis Redintegratio du concile Vatican II, «La Cette conversion du cœur et la sainteté de vie, ensemble avec les prières publiques et privées pour l’unité des chrétiens, doivent être regardées comme l’âme de tout l’œcuménisme et peuvent à bon droit être appelées œcuménisme spirituel.» (n° 8).

Il est nécessaire et faisable pour tous la prière pour l'unité. Benoît XVI a souligné que «sans la foi - qui est avant tout un don de Dieu, mais aussi réponse de l'homme - tout le mouvement œcuménique se réduirait à une forme de «contrat» auquel adhérer pour un intérêt commun. Les Chrétiens «plus étroite, en effet, sera leur communion avec le Père, le Verbe et l’Esprit Saint, plus ils pourront rendre intime et facile la fraternité mutuelle (UR 7)»[55].

A ce niveau, tous nous pouvons tous faire plus. C’est un devoir primordial. Le Pape François y insiste beaucoup: «L’unité est supérieure aux conflits. L’unité est une grâce que nous devons demander au Seigneur afin qu’il nous libère des tentations de la division, des combats qui nous opposent, des égoïsmes, des commérages.».[56] Cette même conversion du cœur, est condition essentielle de toute recherche de l'unité découle de la prière.[57]

Nous devons prier d’avantage.

En Congrégation, la visite eucharistique quotidienne - largement pratiquée - a été voulue par Don Orione comme une prière d’intercession pour l'union des Églises séparées,[58] c’est est un rendez-vous quotidien de prière pour la sainte cause de l'unité chrétienne.

Une tradition bien établie et consolidée dans les relations œcuméniques nous amène à prier ensemble avec tous nos frères chrétiens au cours de la "Semaine de prière pour l'unité des chrétiens"[59] est un moment public qui nécessite notre participation active comme promoteurs d'initiatives.

Outre la prière, l'art. 8 des Constitutions parle de «se sacrifier» pour l'unité. Le sacrifice de soi indique certainement l'action inspirée par la charité, mais signifie aussi l'offrande des sacrifices et des souffrances liées aux nombreuses limites et tribulations de la vie, «en union avec la passion du Christ». Nous ne devons pas oublier que chaque jour nous offrons le Saint Sacrifice de l'autel, Jésus-Christ, en demandant « Ramène à toi, Père très aimant tous tes enfants dispersés partout dans le monde».[60]

Sœur Gabriella (Sagheddu) de l’Unité, jeune moniale trappiste, arriva à offrir en sacrifice sa vie pour l'unité des chrétiens, et reconnu dans son imprévue maladie, suivie d'une mort précoce, d’avoir été exaucée. Son élan œcuménique a touché beaucoup de personnes.[61]

Aujourd'hui, le Pape François parle explicitement de «l’œcuménisme du sang», en expliquant que «Ceux qui tuent les chrétiens ne te demandent pas la carte d'identité pour savoir dans quelle Eglise tu as été baptisé. Nous devons prendre en compte cette réalité».[62]

 

  1. Connaître

La connaissance est la première étape vers l'unité. Jusqu'à il y a quelques années on ne se connaissait pas entre frères chrétiens ou on se connaissait mal. La connaissance est aujourd'hui favorisée par de nombreuses possibilités médiatiques, par les rencontres et les études. Par ailleurs, le phénomène de la migration a rendu habituel les relations interconfessionnelles et interreligieuses.[63] Celui qui aime connaît et rencontre. Mais il y a toujours le risque du préjudice et des commérages. «Combien de mal font les ragots ! il ne faut jamais parler des autres, jamais! Que de dommages causés à l’Eglise par les divisions parmi les chrétiens, prendre partie, les intérêts mesquins! Recherchez l'unité, l'unité qui fait l'Eglise. L'unité vient de Jésus-Christ»[64] C’est une suggestion pratique et réalisable par tout le monde et immédiatement.

Le plan formatif des Fils de la Divine Providence (2004) consacre un chapitre entier à l'œcuménisme (n. 412-428). Il contient des indications intéressantes. Dans notre programme de formation théologique, il est important que cet aspect ait une place spécifique. Ceratains confrères se sont consacrés avec passion et expertise au thème de l'œcuménisme. Des initiatives culturelles et relationnelles ont été mises en œuvre périodiquement, comme c’est le cas des Congès œcuméniques Orionistes (L'viv (Leopoli) 2009 et Rome 2015). Ces initiatives ont servi à réfléchir sur les expériences qui ont lieu dans la Congrégation.

Au sujet des études mise au service sur l'œcuménisme, je voudrais mentionner que, en plus des documents de Vatican II, des encycliques papales[65], du Directoire œcuménique[66] et des discours du Pape, il convient d’étudier, méditer et pratiquer avant tout la Parole de Dieu, source incomparable de lumière et force pour faire croitre la connaissance et la passion œcuménique. La conversion à la Parole de Dieu nous éduque à un langage qui aidera à grandir dans la familiarité des rencontres avec les chrétiens des autres confessions.

Enfin, rappelons-nous que la sensibilité et l'efficacité œcuménique sont étroitement liées à la sainteté. Don Gaspare Goggi a choisi un sujet oecuménique pour sa thèse: «Innocent III et les hérétiques dans lae sud de la France.» Ces pages ont fait du tapage à l'Université laïque de Turin. L'hypothèse centrale soutenu par Don Goggi était que «l'Eglise défend le dépôt de la doctrine contre les hérésies avec la splendeur de la vertu des saints, les héros dont la Providence fait don à l'Epouse immaculée du Christ.»[67]

 

  1. L'éducation œcuménique

Le Concile Vatican II a affirmé que «il n'y a pas de véritable œcuménisme sans conversion intérieure» (UR 7). Le pape Benoît a expliqué: «Le renouvellement de la vie intérieure de notre cœur et de notre esprit, qui se reflète dans la vie quotidienne, est essentiel dans tout dialogue et processus de réconciliation, faisant de l'œcuménisme un engagement mutuel de compréhension, de respect et d'amour, «afin que le monde croie» (Jn 17,21)».[68]

Dans toutes les nations, nos communautés orionistes sont en contact avec des personnes d'autres confessions chrétiennes et d'autres religions: l'éducation au dialogue œcuménique est une nécessité pour tous.

Certes, notre élan œcuménique orioniste est la charité qui conduit à accepter et à coopérer avec toutes les initiatives de solidarité et de service, avec des «personnes de toute croyance, toute religion et même sans religion.» Cela nous oblige à une croissance continue dans la «sensibilité œcuménique» qui se manifeste dans les relations et a un effet bénéfique sur l'ensemble de notre attitude humaine et spirituelle devant la diversité et devant les conflits.

Par exemple, la sensibilité œcuménique conduit à connaître et à apprécier les coutumes et les traditions des autres, elle permet d’éviter la rigidité de jugement et de comportement. «Renonçons avec joie aux coutumes de notre pays, pour nous adapter volontiers à ceux des populations parmi lesquelles nous vivons - exhorte Don Orione -. Le monde entier est patrie du Fils de la Divine Providence, qui, pour a pour patrie le Ciel».[69]

La sensibilité et la culture de la rencontre, sur laquelle insiste tant le Pape François,[70] doit guider nos relations: «Chrétiens évangéliques, chrétiens orthodoxes, chrétiens catholiques, mais pourquoi divisés? Comment aurons-nous l'unité des chrétiens si nous sommes incapables de l'avoir parmi nous les catholiques? De l'avoir dans la famille? Combien de familles luttent et se divisent! Recherchez l'unité, l'unité qui fait l'Eglise. L'unité vient de Jésus-Christ. Il nous envoie l'Esprit Saint pour faire l’unité».[71]

Les Orionistes dont la devise «Instaurare Omnia in Christo» doivent être en mesure, dans le monde actuel, et de construire des ponts pour unir toujours, pour s’unir et unir tout le monde, en particulier les chrétiens des Eglises qui sont déjà dans une certaine communion par la foi et le baptême. Il y a une expression hyperbolique, mais sincère et vraie, de Don Orione qui devrait nous faire réfléchir, en particulier dans l'année de la miséricorde: «Embrassez tout te monde, sauf le diable, et, si fusse possible, même lui; embrasser tous, sauf l’erreur manifeste; non seulement accueillir les personnes errantes, mais courir après eux».[72]

Fermes dans la vérité et dans la charité, alors, mais sans fondamentalismes irritants et sans aucune agressivité, au nom de la vérité et du bien. «L'unité prévaut sur le conflit»[73]. Notre quatrième vœu nous engage à cette sensibilité, il nous demande de faire un effort constant pour faire une «œuvre de communion à l'intérieur et à l'extérieur de l'Église, travaillant pour être ferment d'unité; engagement missionnaire et œcuménique» (art. 48), pour «apporter à l'Église et au Pape les frères plus humbles et plus nécessiteuses avec des activités telles que l'évangélisation, la catéchèse, les missions et l'action œcuménique» (art. 120).

 

  1. Valoriser les relations personnelles

Je pense qu'il est opportun de rappeler que tous nous pouvons valoriser les relations personnelles avec les personnes d'autres confessions ou religions, sans pour autant perdre, la fraîcheur de notre fidélité à Rome, mieux encore, en cherchant de l'approfondir. Il s’agit de fraterniser, sans se presser de toucher les points conflictuels, mais en cherchant d'abord l'amitié, et en découvrant les «dons» et les harmonies spirituelles et doctrinales, toujours dans le respect de la conscience des autres, en témoignant joyeusement de nos expériences et convictions.

En Inaugurant le 12 Décembre à Tortona, la maison d’accueil “Braccia e Cuore” évidemment pour des réfugiés de différente foi religieuse, j’ai cité cette phrase de Don Orione: «Au nom de la Divine Providence, j’ai ouvert les bras et le cœur aux bien portants et aux malades, de tout âge, de toute religion, de toute les nationalité: à tous j’aurai voulu donner, ensemble au pain du corps, le divin baume de la foi». J’ai mentionné tant de fois cette phrase, mais cette fois-là, mon attention a été attirée sur le verbe au conditionnel «j’aurai voulu donner». En elle il y a toute l'identité et de la passion sacerdotale et apostolique de Don Orione ainsi que son respect de la liberté des autres. Là, dans la tension du j’aurai voulu donner, on saisit le rapprochement œcuménique entre «Dialogue et Annonce»,[74] entre la joyeuse conscience de la propre proposition et la respectueuse considération de la conscience des autres.

Les relations fraternelles sont les vois les plus communes et quotidiennes d'œcuménisme aujourd'hui, parce que nous sommes dans une société multiethnique et multireligieuse. Cela concerne non seulement les frères chrétiens d'autres confessions, mais aussi les croyants des grandes religions, principalement les juifs nos "frères aînés", puis les Musulmans, les adeptes des sectes - parfois agressives et injustes - pas purement chrétiens (Témoins de Jéhovah, les mormons, New Age, etc.), jusqu’aux aux religions asiatiques.[75]

 

  1. Œcuménisme en route avec le Pape

«Admirable unité, vitale et organique, de la sainte Église! - écrivait Don Orione - Nous, par le baptême et pour le Pape, ne formons pas plus qu’un seul corps, animé par un seul et même Saint-Esprit: Une seule bergerie, sous la direction d'un berger: le pape».[76]

La question du primat de Pierre et sa continuité à travers les Evêques de Rome est l'un des points retenus problématiques dans le dialogue œcuménique. Ici, sur «Pierre» et sue cette «pierre» (la foi confirmée par lui), il se produit la communion et le chemin de l'unité chrétienne. "Unum corpus sumus in Christo, unum corpus sumus in Papa".[77]

Jean-Paul II, dans son encyclique Ut unum sint n.95, a déclaré la volonté de «trouver une forme d'exercice de la primauté ouverte à une situation nouvelle, mais sans renoncement aucun à l'essentiel de sa mission.» A cet effet, il envoya des «pasteurs et théologiens de nos Eglises, pour chercher évidemment ensemble, les formes dans lesquelles ce ministère puisse réaliser un service d'amour reconnu par les uns et les autres».

Celui cherche l'unité de l'Église - dans le milieu catholique et non - est appelé à ne pas se contenter d’une ecclésiologie de communion comprise vaguement dans le sens spiritualiste, mais à faire face au chemin vers l'unité organique dans la foi, dans les sacrements et dans le gouvernement avec Pierre et les Evêques unis à lui.[78] «Quanta est nobis via?» se demandait le Pape Jean-Paul II dans le troisième chapitre de Ut unum sint, ne sachant pas quelle distance reste-t-il encore pour rejoindre l'unité, mais en sachant que c’est bien le chemin.

Le Pape François a également écrit au sujet d’une «conversion de la papauté» au n. 32 de Evangelii Gaudium, se proposant "un exercice de mon ministère qui le rende plus fidèle à la signification que Jésus-Christ entend lui donner, et aux nécessités actuelles de l’évangélisation. ".

Le Pape Benoît XVI, sur le plan doctrinal, et Pape François, avec son style, ont transformé en cette dernière décennie, le rôle de l'Evêque de Rome, qui "préside dans la charité", comme écrivait Ignace d'Antioche, dans un contexte œcuménique plutôt que dans une difficulté. La papauté n’est plus perçue, comme avant, comme un signe de division, mais d'unité pour les chrétiens et, au-delà, pour la société humaine.

Nous Orionistes, avec notre spéciale fidélité au Pape, nous devons cheminer dans cette ligne et dans ce style.

 

  1. L'œcuménisme de la charité

Je ne sais pas qui, dans la Congrégation, ait commencé à utiliser pour la première fois l’expression œcuménisme de la charité que nous trouvons également dans notre Normes, au n. 4. Pour ma part, je me souviens que je l’employais aux débuts des années 80, quand je fréquentais, avec notre Don Sorani, les rencontres œcuméniques du Secrétariat des Activités œcuméniques.[79] Dernièrement, reprenant en main le livre Elogio della carità (1968) de Don Domenico Sparpaglione, j’ai trouvé qu'un chapitre est intitulé «L'œcuménisme de la charité».

Qu’entendons-nous par l'œcuménisme de la charité.

Quand Don Orione parlait de "travailler" pour l'unité de l'Eglise, il pensait surtout aux activités caritatives et d’aide aux frères les plus nécessiteux, les malades, les enfants et les gens humbles, de "toute croyance et même sans religion". Ces derniers temps, le document de planification œcuménisme Ut unum sint, n. 74, nous a également rappelé que la «foi agissante a même suscité de nombreuses institutions destinées à soulager la misère spirituelle et corporelle, à promouvoir l'éducation des jeunes, à rendre plus humaines les conditions de vie sociale"[80], est un travail œcuménique efficace et importante.

Ne pensons pas que l'œcuménisme se fasse uniquement avec les congrès historiques et les discussions doctrinales ou qu’il soit réservé aux experts. Beaucoup d'entre nous ne se sentiront pas prêts pour ce type d'œcuménisme. Cependant, tous nous pouvons faire des œuvres œcuméniques par la charité. Nos institutions caritatives, éducatives et pastorales sont un laboratoire d’unité dans lequel apprendre/enseigner à surmonter les obstacles, les préjugés et les fermetures. Cela se réalise si nous entrons en relation avec les personnes que nous aidons, avec leurs familles, avec les communautés de leur appartenance religieuse.

Deux expériences racontées par Don Orione, peuvent nous servir d’encouragement à vivre l'œcuménisme de la charité, de retour de Buenos Aires, «ville de deux millions et demi d'habitants, une ville cosmopolite où il y a des Juifs, des Turcs, des calvinistes, des luthériens, des anglicans ... Nos Petit- Cottolengo ont été ouverts avec les mêmes critères et 'esprit du Cottolengo de Turin, acceptant des pauvres malades de tout pays et de toute langues, croyants et non croyants, sans Dieu et sans religion.

Il a été demandé à une calviniste ce qui l'avait poussée à devenir catholique. Elle répondit: "Comment ne puis-je pas croire en la foi et en la religion de la religieuse qui dorme sur le sol à côté de mon lit et qui se lève 20, 30, 40 fois chaque nuit pour me donner à boire et à me servir? Même ma fille ne pourrait pas faire mieux! " Cette bonne dame a été poussée à la foi par la charité religieuse surhumaine de la religieuse».

Il poursuit immédiatement avec le deuxième souvenir. "Un homme est venu chez moi et m'a dit: Je veux fonder un hospice catholique, êtes-vous prêt à m’envoyer vos prêtres? Et moi: Si catholique signifie universel,[81] c’est-à-dire où tous peuvent être acceptés, oui, j’accepte d’envoyer du personnel; mais si vous voulez fonder un hôpital exclusivement pour les catholiques, non je ne l'accepte pas (et fait signe de non avec la tête et la main). Gardez à l'esprit ces mots, parce que quand une personne qui a des douleurs se présente, vous n'êtes pas là pour lui demander s’il est baptisé ou non, mais s’il a une douleur ".[82]

Oui, notre élan œcuménique est surtout l'élan de la devise «La charité ne ferme pas les portes»[83], de «la charité qui unifie et édifie tous dans le Christ».[84] C’est la charité la «forme de l'œcuménisme»,[85] l’ «œcuménique directe même».[86]

Chez nous les Orionistes, la "Veritatem facientes in charitate" (Eph. 4,15) pourrait être traduite en "Unitatem facientes in charitate". La charité est un voyage vers le frère et, avec son frère, vers le bien, la vérité, la justice, la paix: vers Dieu qui est charité et unité.

 

III - REGARDS VERS LE PROCHAIN 14° CHAPITRE GENERAL

 

Chers Confrères, nous sommes à cinq mois du début du Chapitre général, prévu du 16 mai au 5 Juin, 2016.

«Le Chapitre général est le principal signe de l'unité, dans la diversité, de la Congrégation et un moment privilégié de sa vie communautaire» (art. 138). Il a pour but de «traiter les problèmes d'importance majeure concernant la vie de la Petite Œuvre, afin qu’elle reste fidèle à l'Evangile, à l'esprit du Fondateur» (art. 138).

À travers le discernement et les choix de programmation, et à travers l’élection des nouveaux supérieurs, la Congrégation continue son chemin qui, pour être vivant, doit être fidèle à Don Orione et à son charisme, incarné dans le monde et dans l'Eglise d'aujourd'hui. Nous devons accompagner avec beaucoup de prière cet événement dont dépend notre propre bien, celui de tant de personnes qui sont confiées à nos soins, et concerne – bien que nous soyons peu - le bien de l'Église. Le Chapitre ne fait pas seulement partie de l'histoire privée de la Congrégation, mais il est un événement ecclésial, il constitue un moment de particulière présence du Seigneur.

Dès le 16 mai 2015, a eu lieu le Chapitre en communauté aidés par le Cahier de réflexion. Il a été fait une enquête personnelle de type sociologique, pour mettre en évidence certaines données et sentiments communs sur des points spécifiques. Les chapitres et Assemblées provinciales, déjà conclut, ont élaboré des propositions et élu les représentants pour le Chapitre général. Tout ce mouvement préparatoire vise à donner globalité et continuité au cheminement de la Congrégation dans un contexte de grande diversité et de changement.

Pour soigner la communion en croissance dans la Congrégation, aujourd'hui, les secrétariats et d'autres formes de communion et d'animation assument plus d’importance. Il y a plus d’espoirs dans les parcours plus que dans les simples décisions, dans les projets (personnel, communautaire, apostolique, de Congrégation) et non seulement dans les considérations idéales de l’identité.

Dans la Congrégation a été mûrie et consolidée dans la pratique une méthodologie de renouvellement qui intègre et relie les instruments offerts par les Constitutions (chapitres, assemblées de programmation et de vérification, actions des secrétariats, réunion des directeurs, etc.). Le 14ème Chapitre général qui se situe dans cette méthodologie se s’appuie sur deux coordonnées très stimulantes. D'une part, il y a la perspective unificatrice du Chapitre: la personne du religieux, dans ses dimensions complémentaires; de l'autre, il y a le climat ecclésial de l'Eglise en mouvement, vers les périphéries existentielles, donné par le Pape François.

Le titre du chapitre "Serviteurs du Christ et serviteurs des pauvres" - et tout le beau texte de Don Orione d'où est extrait cette expression[87] - indique bien et concilie la demande d'authenticité et d’apostolicité requise aujourd'hui à la Congrégation, à la Vie consacrée et à l’Eglise pour "réveiller le monde" à une humanité selon le cœur de Dieu et le cœur de l'homme.

La tâche spécifique du Chapitre Général sera, sur la base de ce qui a été reçus de chapitres provinciaux et ordonné in Istrumentum laboris par une commission pré-capitulaire (elle se réunira en Février prochain), d’évaluer et donner les grandes lignes du projet des six prochaines années, en fixant certains points de planification générale.

Chaque ligne du projet de la Congrégation pour les six prochaines années comprendra une action prolongée dans le temps, c’est-à-dire un parcours à faire avec un objectif à atteindre précis et vital à atteindre et les interventions pour favoriser la capacité des religieux pour les atteindre; chaque ligne d'action contiendra le rappel de la situation et les motivations vocationnelles (Don Orione, Constitutions, Magistère ...) qui la rendent nécessaire.

 

Nos prières.

La mort et la vie en Dieu des confrères ainsi que d'autres protagonistes appartiennent à plein titre à la vie de notre Congrégation de laquelle ils font partie intégrante .

Ils sont nombreux nos confrères morts ces derniers mois. Je recommande à vos prières Don Gino Enrico Bressan, Don Orlando Viti, Don Pietro Donzelli, Don Italo Spano, Don Pietro Guido Basso, Fratel Marco Gnali, Don Andreino Cupini, Don Giuseppe Tirello, Fratel Arnaldo Sartini, P. Vicente Di Iorio, Don Luigi Paris, Fratel Orlando Boggio, Don Arcangelo Camorani, Don Luigi Burzoni, Don Emilio Bolletta, Don Alessandro Filippi, Don Ezio Sonni et Don Domenico Repiccioli, que le Seigneur a appelés à lui durant ces derniers mois, et dont vous trouverez plus de nouvelles dans la "Nécrologie" des Actes.

N’oublieons pas non plus de prier pour nos sœurs: Sr. Maria Marta, Sr. Maria Fermina, Sr. Maria Teresa dell’Immacolata (Sacramentina), Sr. Maria Serapia, Sr. Maria Luigia de D. S. du SS. Sacramento, Sr. Maria Agnese del SS. Sacramento (Sacramentina), Sr. Maria Auxilium Crucis, Sr. Maria Giuseppa, Sr. Maria José Hilária, Sr. Maria Rafaela, Sr. Maria Ersilia, Sr. Maria Bogdana, Sr. Maria Aloysia, Sr. Maria Josefina di N. S. de las Flores (Sacramentina), Sr. Maria Fabiana, et deux membres de l’Institut Séculier Orionino: Maria del Pilar De Juan et Maria Aparecida Flausino.

Parmi nos familiers défunts rappelons nous du papa du P. Conrado Rodolfo Lopez (premorto), du Pe. Marcio Almeida Do Prado, du P. Miguel Angel Berriel, de Ch. Pavlin et Maria Preka, de Don Dzymitry Shastakovich, , de Ch. Mihai Barlescu, du P. Julio Alberto Aguiar, de Don Gianni Castignoli, de Don Fabio Cerasa, du P. Praveen Kumar Addagatla, de Fra Estevão (Ivaldo Baltazar Dos Santos) et de Don Francesco Mazzitelli. La maman du Pe. Marcio Almeida Do Prado, de Don Vittorio Quaranta, de Pe. Newton José Furtado Pereira, de Don Luciano Ragazzo et de Don Claudio Casertano. Le fère de Don Agostino et Severino Casarin, de Don Angelo et Gino Pasinato (Premorti), de Don Zygmunt Skoniecki, de Don Pietro Vazzoler et de Don Virgilio Merelli. La soeur du Diac. Anthony Njenga Mburu, du P. Paul Moïse Ello, du novice Raymond Nicolas, de Fr. Balibié Justin Bamouni et de Don Pietro Vazzoler.

Confions à la miséricorde divine tous nos Amis, Bienfaiteurs, Ex-élèves décédés qui ont contribué au bien de la Petite Œuvre.

Notre spéciale et commune prière va aussi à l’endroit de tous nos confrères malades ou touchés par les limites de l’âge avancé. Beaucoup de confrères et de communautés se dédient fraternellement à leur soin pour soulager les problèmes de santé et de solitude; c’est une œuvre hautement méritoire, bénie par le Seigneur, et qui renforce les liens de fraternité dans la Congrégation.

Je conclu en souhaitant Joyeux Noël et Bonne Année 2016. Peu importe comment elle sera. Quelque soit les nouvelles qui arriveront. Ce sera une bonne année, il suffit que «chacune de nos actions soit une prière, chacune de nos œuvres soit un soupir de charité: et alors, les découragements et les contradictions nous serviront d'échelle pour nous pousser plus haut. Cette aide de Dieu qui a toujours guidé docilement et fermement nos pères et les a opportunément aidé dans les dangers de la foi, ne s’éloignera pas de nos tètes. Puisse la droite de Dieu lui-même veillera sur nous et aucun de ceux qui auront travaillé pour le Seigneur ne connaîtront la honte éternellement: Deus expugnavit pro te inimicos tuos» (Don Orione).

 

Votre frère et père dans le Christ et en Don Orione

 

Sac. Flavio Peloso, FDP
(Supérieur général)

 

 

[1] Roger Aubert, La Chiesa negli stati moderni e i movimenti sociali, 1878-1914: Leone 13° e gli stati cattolici, prime riforme di ecumenismo, crisi modernista, in Storia della Chiesa / 9 de Hubert Jedin; Giuseppe Alberigo, Nostalgie di unità: saggi di storia dell'ecumenismo, Marietti, Genova, 1989.

[2] Discours aux Eveques de la Conférence Episcopale du Brésil du 10 septembre 2010.

[3] Récemment il y a eu une conférence à Padoue qui a été suivie par la publication des Actes qui a pour titre“I pionieri dell'ecumenismo spirituale” [EDB, 2013, p.200]. Notre confrère Don Aurelio Fusi est intervenu sur le thème Don Orione e il quotidiano ecumenismo della carità”.

[4] Cette qualification est prise de l'homélie de Jean-Paul II le 26 Octobre 1980 à l'occasion de la béatification de Don Orione. Cf. Flavio Peloso, Don Orione, un vero spirito ecumenico, Roma, 1997, pp.168.

[5] Cfr. Peloso Flavio, Ecumenismo: un raggio dell’Instaurare Omnia in Christo. L’impegno ecumenico nei testi di Don Orione del periodo di prima formulazione carismatica,Atti e comunicazioni della Curia generale”, gennaio-aprile 1997, 49-66.

[6] In L’Opera della Divina Provvidenza (2.10.1898) e in Scritti 61, 17.

[7] Cette phase est bien reconstruite par Antonio Lanza dans Le Costituzioni della Piccola Opera della Divina Provvidenza, “Messaggi di Don Orione”, n.76, 1991.

[8] Scritti 52, 1ss. Cfr le mie note in Alcune questioni sulle origini della Piccola Opera della Divina Provvidenza,Messaggi di Don Orione”, n. 110, 2003, p. 39ss.

[9] Don Orione III, 321ss; cfr. A. Lanza, Le Costituzioni, cit., 22ss; Don Orione III, 411; Scritti, 52, 10; 112, 41.

[10] A. Lanza, Le Costituzioni, cit., 27-34.

[11] Le jeune Don Orione peut avoir été influencé par l'importante encyclique Satis cognitum (29/06/1896) dans laquelle Léon XIII a développé doctrinalement le thème de l'unité de l'Eglise et de ses fondements.

[12] Cfr. Ecumenismo: un raggio dell’Instaurare Omnia in Christo, cit., 49-66. Le mot œcuménisme qui a d'abord indiqué seulement le mouvement d’union des chrétiens a acquis ensuite le sens plus général de dialogue et de communion entre les religions et même de toute la famille humaine.

[13] "Les liens existant entre activité œcuménique et activité missionnaire" sont illustrés dans les documents de l'Eglise Ad gentes 6; Redemptoris Missio 50, Ut unum sint 40, 98 et cf. 5-14, 98.

[14] Il s’agit d’un «résumé» de la Règle, in Scritti 57,107.

[15] Scritti 72, 187; cfr. 70,172; 41,12; D.O. III, 327.

[16] Don Orione III, 423 ss.

[17] Scritti 97,2 e 97,5.

[18] Scritti 72,18; Riunioni 70.

[19] Lettere I, 11-22; cfr. Don Orione III, 410ss.

[20] Cfr. A. Lanza, Le Costituzioni, cit., 50-53.

[21] Cfr Sui passi di Don Orione, 296-297.

[22] Don Orione III, 276.

[23] Scritti 57, 169; cfr. Don Orione II, 548.

[24] Scritti 57, 223.

[25] Scritti 57, 223. Il testo è riportato in Comunità orionina in preghiera (1993), p.13-14.

[26] M. Busi, R. De Mattei, A. Lanza, F. Peloso, Don Orione negli anni del Modernismo, Jaka Book, Milano 2002, p.374.

[27] Cf. Giorgio Papasogli, Vita di don Orione, Torino 1994, p.170-179; 219-235; 388-395; Aristide Brunello, L'ecumenismo di Don Orione, “Don Orione”, 76 (1981/1) 6.

[28] Papasogli, Vita di don Orione, cit., 394.

[29] Lettre de Semeria à Pie X le 12 Janvier 1909, in ADO, Scritti 66, 284s. Voir l’étude de Antonio Lanza, Don Orione e Padre Semeria in Don Orione negli anni del Modernismo, cit., p.124-222.

[30] Lettre à Don Giuseppe Adaglio, 19.3.1923, Scritti 4, 279-280.

[31] Cf. les articles de Tirello G. in Don Orione oggi (1985/5), 25; (1986/12), 14 ss.; (1988/6), 24 ss.

[32] Cf. Majdak B. Storia della Congregazione dei sacerdoti di Don Orione in Polonia (1923-1945). Pont. Università Gregoriana, Roma, 1985.

[33] Discours à Tortona, le 20.12.1933; Parola V, 360

[34] Cfr. A. Lanza, Don Orione e il senatore Ernesto Schiaparelli, “Don Orione oggi, 91 (1996), n. 6, p. 12-13.

[35] Parola V,128. Ces paroles de Don Orione continuent dans l’actualité de la Congrégation ouverte aux nouveaux peuples. On a parmi nous des confrères de rite oriental (comme l’Evêque d’origine ucraine Mgr Mykycej), et la Congrégation est présente dans l’Est de l’Europe, en Roumanie et Ucraine surtout.

[36] Lo spirito di Don Orione I,65. Cfr Scritti 73,219; 70,2; 73,219; Lettere II,279.

[37] Cf. La Piccola Opera della Divina Provvidenza, 37(1942), n.6, p. 3-5.

[38] Un compte rendu in I Figli della Divina Provvidenza in Albania nel Bollettino La Piccola Opera della Divina Provvidenza, 42 (1947), n.1, p. 7-8.

[39] Le retour s’est réalisé le 18 octobre 1992; cfr. Flavio Peloso, La Famiglia orionina ritorna in Albania in L'Osservatore Romano, 22.10.1992, p.4.

[40] Riunioni 73 e 204; Voir aussi Parola IV, 338.

[41] A Rome, Sette Sale le 3.7.1934, Parola VI, 124.

[42] Informatio ex processu, p. 735.

[43] F. Peloso, Don Gaetano Piccinini, “Giusto tra le Nazioni”. I fatti, le ragioni, il significato dell’onorificenza di Israele, “Messaggi di Don Orione” 43(2011), n. 135/2, 79-89. Au sujet de l’engagement au secours des Juifs, Don Piccinini en parle in Roma tenne il respiro, Palermo, 1955. A. Gemma . A. Campagna, Il camminatore di Dio. Profilo biografico di Don Gaetano Piccinini dell’Opera Don Orione, 2012.

[44] G. Tuninetti, Giuseppe Pollarolo: un prete di frontiera (1907B1987), Rubettino, Soveria Mannelli, 2004.

[45] Sur ce thème, Cf. G. Marchi – F. Peloso, Orionini in aiuto agli Ebrei negli anni dello sterminio, “Messaggi di Don Orione”, 35 (2003), n. 112, p.75-106; M. Macciò, Genova e “ha Shoah”. Salvati dalla Chiesa, ed. Il Cittadino, Genova 2006.

[46] G. Marchi, Un grande scultore del Novecento: Arrigo Minerbi, “Messaggi di Don Orione” 33(2001), n. 106, 33-56.

[47] Lire le témoignage de Don Sorani dans Orionini in aiuto agli Ebrei negli anni dello sterminio, p.103-106.

[48] Scritti 114, 285.

[49] Riunioni 213.

[50] Parola del 18.9.1939; XI, 131.

[51] Durant la deuxième guerre mondiale, l’Oeuvre de Don Orione a du se confronter à une ‘particulière émergence’ dans le secours apporté aux juifs déférés dans les lagers nazistes; Cf. G. Marchi – F. Peloso, Orionini in aiuto agli Ebrei…, “Messaggi di Don Orione”, 35 (2003), n. 112, p.75-106.

[52] Récemment ont été publiés ensemble les deux parties de ces notes. F. Peloso, Anime! Anime! Storia di un testo significativo di Don Orione, riferimento per il 14° Capitolo generale, “Atti e comunicazioni della Curia generale”, n.245, (69) 2015, p. 114-121.

[53] In cammino con Don Orione, p. 328-331.

[54] Don Carlo Pensa, en 1962, se préparant pour participer au Concile Vatican II, avait demandé à Don Gaetano Piccinini “comment” pouvait être vécu l’oecuménisme. Le document de Piccinini a été publié sous le titre Per un Ecumenismo orionino, “Messaggi di Don Orione”, n. 116, anno 37, 2005, p. 5-14.

[55] Homélie de Benoit XVI, à la conclusion de la Semaine de prière pour l’unité des Chrétiens, 25 janvier 2013.

[56] Pape François, à l’audience générale du 19 juin 2013. “Loin d'être confinée dans un cercle de spécialistes, la recherche de l'unité concerne tout baptisé grâce à la prière.”; cfr Ut Unum sint, n. 70.

[57] Ut unum sint n. 26. Pour le texte de la visite au Saint Sacrement, cfr. F. Peloso, Don Orione e l’Eucarestia, “Messaggi di Don Orione”, n. 116, anno 37, 2005, p.51-65.

[58] Dans l’ancien texte écrit par Don Orione il y avait une prière «Aux saints Apôtres Pierre et Paul pour notre Saint-Père le Pape, et l'union des Eglises séparées».

[59] La Semaine a été promue par le Père Paul Watson, un pasteur anglican converti au catholicisme, en 1908, quand le mot œcuménisme n’existait pas encore. La date, entre le 18 et 25 Janvier, a été choisie parce qu'elle couvre la période allant de la fête de la Chaire de Saint-Pierre à celle de la conversion de Paul.

[60] Voir le texte de la Prière eucharistique III.

[61] Beltrame Quattrocchi, Gabriella dell’Unità, Vitorchiano 1980, p.220.

[62] Homélie au Sanctuaire des Martyrs ougandais de Namugongo, le 28 Novembre à 2015.

[63] En ce qui concerne l'Italie, par exemple, le dernier "Dossier statistique sur l'immigration 2015" fait savoir qu’il y a 2.700.000 (53,8%) chrétiens immigrants qui sont arrivés en Italie, dont plus de 1,2 millions sont orthodoxes; 1.600.000 sont musulmans (32,2%) et des pourcentages plus faibles d'autres religions. Cela nous indique que, même dans les pays à majorité catholique, le thème de l'œcuménisme devient un fait pastoral et non seulement doctrinal.

[64] Pape François, Discours à l'Audience générale du 19 Juin à 2015.

[65] On peut commencer avec la lecture de Unitatis Redintegratio du Concile et l'encyclique Ut unum sint.

[66] Voir aussi le «Directoire pour l'application des principes et des normes sur l'œcuménisme» du Conseil Pontifical pour la promotion de l'unité des chrétiens, 1993.

[67] Il servo di Dio Don Gaspare Goggi, Roma 1960, p. 133.

[68] Homélie du pape Benoit XVI en conclusion de la Semaine de prière pour l'unité des chrétiens, le 25.1.2013.

[69] Lettere I, 247-248.

[70] Rappelons combien Don Orione a insisté sur se faire "un avec les frères" «s’adaptant pour la charité du Christ». "On ne peut pas être parfait dans la charité, sinon en se dépouillant des particularismes et des buts égoïstes des pays. Renonçons avec joie, pour l'amour de la charité, aux coutumes de son propre pays, quand cela est nécessaire pour s'adapter volontiers à celles des populations où nous vivons." Lettres, I, p. 247.

[71] Discours prononcé lors de l'audience générale du 19 Juin 2013.

[72] Scritti 81, 122.

[73] Des indications importantes pour développer ce principe pastorale sont données par le Pape François dans l’encyclique Evangelii Gaudium, n. 226-230.

[74] "Dialogue et Annonce" le titre du document de 1991, préparé conjointement par la Congrégation pour l'Evangélisation des Peuples et le Conseil Pontifical pour le Dialogue Interreligieux.

[75] Cf. Catéchisme de l'Église Catholique, nn. 820-822; 839-845.

[76] Scritti 52, 70.

[77] Audacieuse expression de Don Orione: Nous sommes un seul corps dans le Christ, nous sommes un seul corps dans le Pape; Scritti 48, 266-269.

[78] Benoit XVI a invité à “refuser une vision erronée de l'œcuménisme, qui implique une certaine indifférence doctrinale, qui tente de niveler, dans un irénisme acritique, toutes les ‘opinions’ dans une sorte de relativisme ecclésiologique”; Discours aux Evêques du Brésil du 10 septembre 2010.

[79] J’en ai parlé dans la revue Don Orione” de décembre 1982, p. 12-13.

[80] Unitatis redintegratio, n.23.

[81] Très simple et belle cette définition: catholique signifie universel!

[82] Parola VIII, 195-6; SDO VII, 103-105.

[83] Lettere, I, p. 311.

[84] Don Orione utilise le terme élan très souvent en parlant de la charité: “La charité doit être notre élan et notre passion, notre vie" (Scritti 20, 77); "Dites à nos prêtres qu’ils aient plus de foi et plus de vie in Domino, plus d’élan de charité”. (Parola del 15.10.1928).

[85] Ce fut le titre du Congrès oecuménique orioniste de L’viv (Leopoli) de mai 2009.

[86] F. Peloso, Ecumenismo oggi. La via direttissima, Don Orione, 12/1982, pp.12-13.

[87] Texte reconstruit et présenté in Anime! Anime! Storia di un testo significativo di Don Orione, riferimento per il 14° Capitolo generale, “Atti e comunicazioni della Curia generale”, n.245, (69) 2015, p. 114-121.

 

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